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Cancers du côlon : Tout savoir

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Cancers du côlon
Cancer du côlon

Les cancers du côlon se développent généralement autour du colon et du rectum.

Largement méconnue du public, les cancers du côlon touchent des milliers de français chaque année. Et pourtant une prise en charge précoce de cette tumeur, augmente fortement les chances de guérison.

Rappels anatomiques

cancers du côlon

 

Le côlon suivi du rectum forme la partie terminale du tube digestif. 

La longueur de l’ensemble du gros intestin est de 1,5 à 1,8 mètres.

Le côlon : 

– Situé dans la cavité abdominale, il fait suite à l’intestin grêle et forme le cadre colique qui est en avant des anses grêles.

– Il est constitué de plusieurs segments :

– Le caecum qui fait la jonction avec la fin de l’intestin grêle ; c’est à ce niveau que l’appendice est fixé.

– Puis, le côlon ascendant ou côlon droit qui remonte jusqu’au niveau du foie pour faire un angle appelé l’angle colique droit 

– Le côlon transverse qui s’étend de l’angle colique droit à l’angle colique gauche 

– Le côlon gauche (ou côlon descendant) qui descend de l’angle gauche au niveau du bassin, se termine par le côlon sigmoïde juste au-dessus du rectum .

Le rectum : 

C’est la partie terminale du gros intestin.Situé dans le petit bassin, en avant du sacrum, il fait suite au gros intestin et se situe entre le côlon sigmoïde et l’anus.

Il est constitué de deux parties :

– La partie supérieure appelée ampoule rectale 
– La partie inférieure appelée côlon anal. 

cancers du côlon

 

Différents types de cancer du côlon

CANCERS DU COLON DROIT

Ils siègent de la valvule iléo-caecale au tiers droit du transverse.

Caractères cliniques

Parmi les signes révélateurs, les douleurs et surtout l’anémie hypochrome sont classiques La palpation permet assez souvent de mettre en évidence la tumeur sur ce segment colique qui est assez superficiel et bien accessible.

Dans certains cas le diagnostic différentiel est relativement difficile car le tableau clinique peut faire évoquer:

  • une appendicite pseudo-tumorale, dont les explorations para cliniques nécessiteraient beaucoup de prudence, et en présence de laquelle une opacification radiologique sous faible pression aux hydrosolubles mettrait en évidence une compression extrinsèque du caecum avec plissement muqueux intact. Elle est le plus souvent en cause chez le sujet âgé.
  • une pseudo-tumeur inflammatoire compliquant une maladie de Crohn iléo-caecale. à un âge souvent plus précoce, avec des antécédents cliniques évocateurs.
  • une tuberculose iléo-caecale, exceptionnelle actuellement.

 

CANCERS DU COLON TRANSVERSE

Caractères cliniques

Le cancer du colon transverse se caractérise par la fréquence de la symptomatologie d’emprunt souvent trompeuse: crises coliques, troubles du transit, distension caecale, ballonnements, palpation d’une tumeur épigastrique, ou tout autre signe pouvant orienter vers une affection gastrique, biliaire ou pancréatique.

CANCERS DU COLON GAUCHE.

Ce sont les plus fréquents des cancers coliques, dont ils représentent 60% de l’ensemble, et les ¾ d’entre eux siègent sur le sigmoïde.

Caractères cliniques

Quelques particularités sont propres à certaines localisations:

  • symptomatologie d’emprunt sus mésocolique des cancers de l’angle gauche.
  • occlusion révélatrice des cancers du colon descendant
  • preintes et faux besoins des localisations recto-sigmoïdiennes.

La palpation abdominale peut localiser une tumeur évoluée du colon descendant ou iliaque. Le toucher rectal peut percevoir dans le cul de sac de Douglas, par l’intermédiaire de la paroi rectale antérieure, une tumeur sigmoïdienne prolabée dans le pelvis.

Le diagnostic différentiel, devant une sténose radiologique sigmoïdienne peut faire évoquer:

  • une sigmoïdite diverticulaire, qui, typiquement se différencie par:
    • la longueur plus étendue de la sténose
    • son caractère centré
    • son raccordement progressif avec le colon sain
    • la conservation du relief muqueux
    • la présence de diverticules.

Mais une diverticulose peut être présente a proximité d’un cancer sigmoïdien, et il existe des formes pseudo-tumorales de la sigmoïdite qui rendent le diagnostic différentiel parfois difficile.

  • une colite ischémique
  • une maladie de Crohn colique
  • une sténose radique, dans un contexte bien particulier avec antécédents évocateurs.

Les multiples facteurs de risque du cancer du côlon

Avec plus de 36 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année en France, les cancers du côlon et rectum sont les plus fréquents des cancers. Les risques sont liés à plusieurs facteurs dont l’âge, l’hérédité, l’alimentation… Mais, dans la plupart des cas, on peut identifier une lésion commune à l’origine de la maladie : les polypes.

Avec les cancers du col de l’utérus et de la peau, le cancer du côlon fait partie des tumeurs malignes soumises aux facteurs de risque les plus puissants et les mieux établis. Plusieurs facteurs de prédisposition sont bien identifiés.

  • Les polypes

Entre 60 et 80 % des cancers du côlon se développent sur des tumeurs bénignes précancéreuses : les polypes ou adénomes. La fréquence de ces lésions augmente régulièrement avec l’âge. Selon les observations recueillies lors d’autopsies, 12 % des personnes de moins de 55 ans en sont atteintes. Entre 65 et 74 ans, la proportion atteint un tiers.

cancers du côlon

Le risque de cancérisation de ces tumeurs dépend surtout de leur taille et de leur ancienneté. On estime qu’après 20 ans d’évolution, 25 % des polypes d’un diamètre supérieur à un centimètre auront dégénéré en cancer. En dessous d’un centimètre, il n’y a pas de cancérisation. L’ablation d’un polype suffit à supprimer le risque de dégénérescence. Cependant, le risque de développement ultérieur d’autres polypes est plus élevé ce qui justifie une surveillance régulière, tout comme pour les patients ayant été opérés d’un cancer colique.

  • L’âge

Rares avant 40 ans, les cancers du côlon, comme les polypes, augmentent rapidement de fréquence à partir de la cinquantaine. Entre 40 et 70 ans, l’incidence des cancers coliques double tous les dix ans. L’âge moyen du diagnostic est d’environ 70 ans.

  • L’hérédité

Le risque de cancer du côlon est plus élevé lorsqu’un cancer a déjà été diagnostiqué dans la famille proche (parents, fratrie, enfants), surtout si ce cancer est apparu jeune. Globalement, l’existence d’un cancer chez un parent au premier degré multiplierait par deux le risque de cancer.

  • Des formes familiales

Certaines maladies familiales entraînent un risque majeur de cancer du côlon. Il s’agit en particulier de la polypose adénomateuse familiale, qui se caractérise par l’apparition précoce de polypes multiples sur tout le côlon, et du syndrome de Lynch. Ces anomalies se transmettent sur le mode dominant, c’est-à-dire que le parent atteint a une chance sur deux de transmettre le gène défectueux à son enfant.

Le développement précoce d’un cancer est inéluctable en cas de polypose familiale, conduisant à proposer l’ablation préventive du côlon dès le début de l’âge adulte. Dans le syndrome de Lynch, le risque est extrêmement élevé, mais un peu plus tardif. Il est associé une augmentation de la fréquence des cancers de l’endomètre ainsi que, dans une moindre mesure, d’autres cancers (estomac, ovaire, voies urinaires…). Un diagnostic génétique est possible, à condition d’avoir pu identifier la mutation causale chez un parent atteint.

  • Les maladies inflammatoires de l’intestin

La rectocolite ulcéro-hémorragique est un facteur de risque classique de cancer colorectal. Cependant, le risque est fonction de l’étendue de l’atteinte colique et de son ancienneté. Limitée au rectum, elle ne semble pas accroître la probabilité de cancer. Mais des poussées s’étendant à la partie gauche du côlon multiplient globalement le risque par trois. Enfin, une rectocolite intéressant tout le côlon (pancolite) le multiplie par 15. Mais ce surcroît de risque n’apparaît qu’après de longues années d’évolution. Après 35 années de suivi, selon les études, entre un cinquième et un tiers des personnes ayant une pancolite auront eu un cancer.

L’influence de la maladie de Crohn sur le cancer de côlon est resté longtemps controversée. Aujourd’hui, il semble clair que cette maladie soit, elle aussi, un facteur de risque important lorsqu’elle atteint tout le côlon et qu’elle a débuté jeune. Il faut toutefois signaler que ces études sont déjà anciennes et que ces données concernant les maladies inflammatoires de l’intestin méritent d’être évaluées à la lumière des nouveaux traitements.

D’autres facteurs de risque de cancer du côlon ont été évoqués, tel qu’une alimentation pauvre en fibres et riches en graisse. Par ailleurs certaines données suggèrent que la prise chronique d’anti-inflammatoires non stéroïdiens pourrait avoir un rôle protecteur. Mais ces facteurs restent très discutés.

Signes et symptômes du cancer colorectal

Le cancer colorectal peut se développer pendant une longue période de temps sans qu’aucun signe ou symptôme ne se manifeste. Lorsque les symptômes apparaissent, ils sont souvent vagues et peuvent être confondus avec ceux de troubles plus courants. Les symptômes s’aggravent en cas d’obstruction, d’étranglement ou d’ulcération de l’intestin ou du rectum.

Les signes et symptômes décrits ci-dessous ne sont pas nécessairement annonciateurs d’un cancer colorectal; ils peuvent en effet avoir d’autres causes. Pour en avoir le cœur net, il est important de consulter un médecin.

  • présence de sang sur ou dans les selles (de couleur très foncée ou rouge vif)
  • selles inhabituelles (diarrhée, constipation ou les deux, en alternance) durant une période prolongée et sans cause apparente
  • selles plus étroites qu’à l’habitude
    malaises gastriques divers (ballonnements, sensation de plénitude ou crampes)
  • douleurs fréquentes causées par les gaz
    besoin pressant et permanent de vider les intestins , mais peu de matières fécales
  • sensation d’évacuation incomplète
    perte de poids
  • anémie – habituellement à la suite des saignements au niveau de l’intestin
  • douleur diffuse et sourde ou pression qui peut s’étendre jusqu’au dos
  • nausées ou indigestions

Tests de dépistage du cancer colorectal

Types de tests de dépistage

  1. Recherche de sang occulte dans les selles ce test permet de détecter la présence de sang qu’il serait impossible de voir à l’œil nu dans les selles. La personne doit recueillir trois échantillons de selles différents, à la maison, puis les remettre à un laboratoire aux fins d’analyse. La présence de sang n’est pas nécessairement un symptôme de cancer; elle peut résulter d’un autre problème de santé. Si l’analyse révèle des traces de sang, on procédera alors à des d’autres tests afin de vérifier si le cancer est en cause.Les trousses vendues en pharmacie ne sont pas aussi fiables que les tests en laboratoire. Si vous croyez qu’il y a du sang dans vos selles, demandez à votre médecin de faire un test qui sera analysé en laboratoire.
  2. Sigmoïdoscopie : cette méthode permet au médecin d’examiner la paroi du rectum et la partie inférieure du côlon, et d’en retirer les excroissances (polypes). La sigmoïdoscopie flexible consiste à insérer un tube souple et malléable dans le rectum et la partie inférieure du côlon; l’examen peut se faire dans le bureau du médecin ou à une clinique.
  3. Coloscopie :il s’agit d’une technique permettant d’examiner la paroi du côlon sur toute sa longueur, au-delà du rectum et de la partie inférieure du côlon. Le médecin insère un tube souple muni d’une lumière (endoscope) par le rectum. Au cours de cet examen, il peut effectuer une biopsie ou retirer des polypes.
  4. Lavement baryté en double contraste : il s’agit d’une radiographie du gros intestin rempli d’une solution barytée pour vérifier la présence de polypes. Ce test ne permet pas de faire de biopsie.
  5. Toucher rectal : au cours de ce test, le médecin insère un doigt ganté dans la cavité rectale afin de détecter les anomalies. Ce test ne permet pas non plus d’effectuer de biopsie.

Comment les traiter ?

Pour traiter le cancer colorectal, plusieurs techniques sont employées. On évite une opération mutilante chaque fois que cela est possible. Le choix du traitement dépend de la localisation du cancer et de son étendue.

La chirurgie

C’est le principal traitement, dans la plupart des cas. La possibilité de rétablir la continuité de l’intestin (sans poche) dépend de la localisation et de l’extension de la ésion. Elle est maintenant la règle. En cas de cancer du rectum, l’intervention qui consiste à enlever le rectum permet le plus souvent de respecter la fonction du sphincter (muscle qui resserre l’anus). Cependant, en cas de tumeur située trop près de l’anus, son ablation est inévitable.
La chirurgie est encore possible dans certains cas de métastases limitées en nombre : métastases hépatiques ou métastases pulmonaires.

La radiothérapie

Dans le cancer du rectum, elle est systématiquement associée à la chirurgie car elle diminue les récidives locales. Le plus souvent, cette radiothérapie est réalisée avant la chirurgie.

La chimiothérapie

Pour les cancers du côlon, la chimiothérapie a bénéficié, ces dernières années, de grands progrès. Elle peut être indiquée :

• soit après la chirurgie, comme traitement complémentaire afin d’éliminer d’éventuelles cellules cancéreuses que l’examen clinique n’aurait pu détecter ;
• soit dans les formes évoluées ou dans les cas de rechute.

La chimiothérapie complémentaire, ou “adjuvante” a des indications bien précises, afin de ne pas surtraiter les lésions débutantes, mais de ne pas faire perdre de chance aux autres. Les modalités en sont bien définies. Le traitement classique associe deux produits dont l’efficacité se potentialise : le 5Fluoro-uracil et l’acide folinique. C’est n protocole efficace et relativement bien supporté, même chez le sujet âgé. D’autres produits sont en cours d’expérimentation, mais les résultats n’en seront pleinement valués que vers 2005. La chimiothérapie des formes évolutives dépend de l’état général du patient et des traitements précédemment reçus. Plusieurs médicaments actifs ont actuellement disponibles, dont l’oxaliplatine, l’irinotécan (campto®) et les recherches se poursuivent toujours.

 

Etude réalisée par le docteur : Esther BATSCH

 

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