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Le soja : une plante pour les femmes

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Le soja : une plante pour les femmes

Pourquoi les Japonaises se portent-elles si bien après la cinquantaine ? La recette ? Un régime riche en soja qui contient des substances actives sur les effets néfastes de la ménopause et sur le vieillissement : les isoflavones.

Les femmes asiatiques, Japonaises et Chinoises surtout, ont bien de la chance. Seule une sur quatre souffre de bouffées de chaleur à la ménopause, beaucoup moins que les occidentales ou même les asiatiques qui vivent loin de leur pays. De multiples recherches ont été réalisées pour expliquer ce phénomène que l’on pensait lié à leur mode de vie. Un élément semble prédominant : une alimentation particulièrement riche en soja. Il se trouve que cette plante, comme d’autres végétaux, contient des molécules végétales très proches des estrogènes physiologiques ; on leur a donc donné le nom de phytoestrogènes. Les propriétés des phytoestrogènes de soja – les « isoflavones » – ont pu être vérifiées en administrant à des groupes de femmes une alimentation riche en soja, ou encore des comprimés contenant ces isoflavones.

Moins de bouffées de chaleur

Les bouffées de chaleur de la ménopause sont directement liées à la très forte diminution de sécrétion des estrogènes par nos ovaires. Or les femmes asiatiques, qui consomment quotidiennement entre 50 et 70 g de soja, pallient sans le savoir au manque de leurs estrogènes physiologiques par des phytoestrogènes de soja.
L’une des applications les plus intéressantes des phytoestrogènes concerne donc l’atténuation des bouffées de chaleur. En effet, parmi les neuf millions de Françaises ménopausées, seules 15 % reçoivent un traitement hormonal (ou traitement hormonal substitutif, THS) destiné à compenser la carence hormonale de la ménopause. Si l’efficacité du THS est tout à fait prouvée et constitue le traitement de référence de la ménopause, il reste une place pour les compléments nutritionnels contenant des phytoestrogènes chez les femmes qui ne peuvent pas (ou ne veulent pas) recevoir de traitement hormonal. Les Américaines et les Allemandes ne s’y trompent pas et ont adopté ces mesures diététiques. Cette action des phytoestrogènes de soja a été vérifiée : plusieurs études montrent une diminution de plus de 45 % de bouffées de chaleur avec une consommation de 60 g de soja par jour, correspondant à un apport journalier de 75 mg d’isoflavones.

Ostéoporose et maladies cardiovasculaires ?

On sait également que la carence en estrogènes de la ménopause est responsable d’autres effets néfastes comme l’ostéoporose ou l’augmentation du risque de maladies cardiovasculaires.
Bien que l’ostéoporose soit moins fréquente chez les femmes asiatiques ménopausées, l’effet favorable des phytoestrogènes sur la perte osseuse n’a pas été vérifié de façon certaine, alors que l’effet du THS sur l’os est bien démontré.
Par ailleurs, plusieurs études ont montré que la consommation d’au moins 25 g de soja par jour pourrait avoir un effet positif sur certains facteurs de risque cardiovasculaires : ils rétablissent l’équilibre entre « bon » cholestérol (HDL-cholestérol) et « mauvais » cholestérol (LDL-cholestérol) et diminuent les taux le cholestérol total et de triglycérides dans le sang. Ces données sont à confirmer par des études complémentaires.

Cancer du sein : une piste ?


On étudie actuellement l’effet de ces phytoestoestrogènes sur le cancer du sein – en particulier certains cancers du sein dits « hormono-dépendants » -, car les femmes asiatiques semblent également moins sujettes aux cancers du sein que les occidentales, et ceux-ci seraient moins prolifératifs. Cet effet protecteur, déjà suggéré par quelques études, doit cependant être confirmé car il semble reposer sur des mécanismes plutôt complexes. On évoque aussi l’importance d’une exposition au soja dès la vie utérine ou la tendre enfance chez les asiatiques, ce qui n’est pas le cas chez les occidentales.

Des propriétés « anti-âge »

Les recherches sur les isoflavones se sont aussi penchées sur leurs effets « anti-oxydants », ou encore « anti-radicaux libres ». Les radicaux libres sont des substances toxiques produites lors de réaction d' »oxydation » dans l’organisme à la suite de certaines situations de « stress » liées à l’environnement ou à une mauvaise hygiène de vie.
Ainsi, la pollution, la fumée de cigarette, l’exposition aux UV, une trop forte consommation d’alcool, des erreurs nutritionnellesè, entraînent la formation de radicaux libres dans nos tissus. Au niveau de la peau, ces radicaux libres altèrent les fibres élastiques et les fibres collagènes (qui donnent à la peau sa tonicité et son élasticité), ainsi que les lipides cutanés.
On a montré que les isoflavones de soja, grâce à leurs propriétés anti-radicaux libres, limitent les effets néfastes de ces différentes situations de stress, préservant ainsi l’élasticité de la peau et limitant le vieillissement cutané.
On s’intéresse également de près à cette action anti-oxydante sur les conséquences de l’exposition aux UV pour la peau : vieillissement mais aussi facteur de risque de cancer cutané.
L’effet anti-radicaux libres des isoflavones sur le vieillissement de l’ensemble de l’organisme est étudié, notamment sur certaines maladies liées au vieillissement.

Des « hormones végétales » au naturel

Les plantes riches en phytoestrogènes

– le soja sous toutes ses formes
– le thé,
– les pois-chiches. 

Le soja : de multiples propriétés

– diminue les bouffées de chaleur de la ménopause,
– diminue le mauvais cholestérolet les triglycérides,
– s’oppose à la formation des radicaux libres lors des « stress oxydatifs » (effets de la pollution, du tabacé, sur la peau et l’organisme),
– ralentit le vieillissement cutané.

Quand donner des phytoestrogènes ?

Chez les femmes ménopausées, les phytoestrogènes peuvent être utilisés :
– lorsque la prise de THS n’est pas possible ou contre-indiquée,
– lorsqu’elles ne souhaitent pas prendre d’hormones.

Il y a soja et soja

Les graines de soja riches en phytoestrogènes correspondent aux graines du « vrai » soja, ou Glycine maxima, légumineuse de la même famille que le pois ou le haricoté
A ne pas confondre avec le haricot mango dont nous consommons les germes (en salade par exemple), appelés à tort « pousses de soja ».

Sous quelles formes ?

Alimentation : pousses de soja, sauce de soja, steak de soja, tofu, miso, yaourt ou lait de sojaé
Compléments nutritionnels sous forme de comprimés de phytoestrogènes de soja.

En quelle quantité ?

Pour obtenir des effets, notamment sur les bouffées de chaleur, il faut :
60 g de soja par jour ou 70-80 mg d’isoflavones par jour, en comprimés.

Soja, fausses idées !

Aujourd’hui, la consommation de soja en quantité modérée ne pose pas de problème et plusieurs études montrent les bénéfices de cet aliment pour la santé. Même si les éléments à charge ne sont pas encore suffisamment clairs, il est toutefois conseillé de limiter la consommation de soja à 3 produits par semaine, et à 1 produit par jour. Il notamment recommandé de limiter leur consommation pour les jeunes enfants et en particulier les garçons, et chez les femmes enceintes et allaitantes.

Il est par ailleurs conseillé de privilégier les formes fermentées (miso, tempeh). En effet, le processus de fermentation permet de diminuer la présence de composés végétaux qui réduisent l’absorption des nutriments dans le système digestif.

Enfin, compte tenu de ses lourdes conséquences sur l’environnement, il est important de privilégier le soja bio et produit en France. La production de soja étant par ailleurs massivement destinée à l’alimentation du bétail, réduire sa consommation de viande est aussi un très bon moyen de protéger la planète des méfaits de la culture du soja.

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